Bonjour Céline, merci d’avoir accepté de partager avec nous ton expérience après avoir terminé ton bilan de compétences. Tout d’abord, peux-tu nous dire ce que tu fais actuellement dans ta vie professionnelle ?
Céline: Bonjour, je suis heureuse de pouvoir partager mon parcours. Actuellement, je travaille en tant que responsable du réseau de bénévoles sud-est pour une Fondation. Cette opportunité m’a permis de faire le pas vers le secteur de la solidarité internationale.
Que faisais-tu auparavant ?
J’ai commencé par des études en sociologie en même temps que de l’animation pendant les vacances. Mon master 2 en Développement social territorialisé m’a amenée à faire des stages et à travailler en mairies sur des dispositifs “politique de la ville” (politiques publiques spécifiques menées sur les territoires prioritaires). J’ai ensuite évolué sur les politiques éducatives avec la responsabilité de services Enfance et Scolaire.
J’ai toujours eu une profonde envie de vivre une coopération à l’étranger. Nous avons concrétisé ce projet ensemble avec mon mari, en partant avec nos 2 enfants en mission de volontariat international à Madagascar. Nous y avons vécu 2 ans. J’ai vécu une expérience transformante et alignée.
De retour en 2018, j’ai réintégré le service public et la Ville pour laquelle je travaillais. Je suis devenue chargée de mission pour accompagner les services dans les projets de transformation. J’ai travaillé sur des projets transversaux depuis l’amont, jusqu’au déploiement (ex : télétravail, temps de travail, attractivité et modes de recrutement, animation de la démarche d’écriture collective du projet d’administration…).
Accessoirement, en 2020, pendant le confinement, j’ai créé ma micro-entreprise de confection de sacs pour mettre à profit mon goût pour la couture et les couleurs.
Ton poste actuel est un changement significatif dans ta carrière. Comment as-tu enclenché ce projet depuis la fin de ton bilan de compétences ?
Céline: J’ai terminé le bilan de compétences en juillet et j’ai postulé à mon poste actuel en octobre. J’ai quitté mon emploi précédent fin février et j’ai officiellement démarré à la Fondation en mars. Le chemin n’a pas nécessairement été facile et j’ai dû faire face à des doutes voire des blocages. Mais je m’y suis confrontée, j’ai travaillé sur ma légitimité, ce qui m’a finalement permis de franchir le cap et de saisir cette opportunité qui correspondait au plan B que j’avais travaillé pendant le bilan de compétences. Il n’y a eu qu’une opportunité mais comme tous les feux passaient au vert, il n’y avait pas besoin de plus ! Et puis, le parcours avec les Pivoteurs met en lumière tous les points de cohérence et d’alignement de nos réalisations précédentes avec les aspirations et les projets souhaités. Ça donne confiance dans ses projets. En ajoutant à ça tout l’outillage nécessaire pour la mise en œuvre, plus la confiance du groupe, on ne peut qu’avancer !
Au boulot quand j’ai annoncé mon nouveau projet, tout le monde m’a dit « ça te va bien. » C’est comme une “validation” inattendue qui rend mon projet naturel. C’est vraiment bon à vivre.
Te souviens-tu de pourquoi tu t’es engagée dans cette démarche il y a neuf mois ? Quelles étaient tes attentes à l’époque ?
Céline: En m’engageant dans le bilan de compétences, je cherchais un temps d’ouverture en collectif pour partager ma mise en mouvement, ainsi qu’un cadre porteur pour avancer sur ma légitimité. Les objectifs que je m’étais fixés ont été atteints, même si cela n’a pas été instantané.
La démarche m'a “désenfermée” et m'a aidée à retrouver confiance dans mes aspirations.
Et qu’est-ce qui te reste aujourd’hui de cette démarche, après six mois ?
Céline: La liste serait trop longue ! (rires) J’en tire beaucoup de bénéfices : pour mon projet d’aujourd’hui mais aussi au-delà. Je sais que je pourrai retourner puiser dans la démarche vécue même pour d’autres projets professionnels ou projets de vie plus tard. Déjà, j’ai pu vérifier que mon nouveau projet professionnel faisait vraiment sens pour moi, notamment en favorisant l’intelligence collective et en la mettant au service d’un développement durable. L’approche consistant à avancer en se respectant, en posant des nuances est précieuse – les transformations ne sont pas toujours des volte-faces. Et ça a été important pour moi d’être accompagnée pour ça. J’ai également pu alimenter une posture personnelle face à la nouveauté que j’avais expérimentée en mission à Madagascar mais que j’avais des difficultés à mobiliser dans ma vie professionnelle française : m’autoriser à partir sans objectif, dépasser le « il faut que je … » à la fois dérangeant et équilibrant sur le long terme. Les outils et les principes de l’effectuation que j’ai mis en œuvre durant le programme restent précieux pour moi, et je sais que je continuerai à les utiliser dans ma carrière. Même si le chemin a été parsemé de défis, cette décision de m’inscrire dans cette démarche a été une excellente décision pour moi, j’en suis convaincue.